II.- Occupation et contrôle de l’Allemagne
Nous nous sommes mis d’accord sur la politique commune et les plans communs à adopter pour assurer l’exécution des termes de la capitulation inconditionnelle que nous imposerons à l’Allemagne nazie, après que la résistance armée allemande aura été définitivement écrasée. (…)
Les plans adoptés prévoient que chacune des trois puissances occupera avec ses forces armées une zone séparée en Allemagne. Il a été, en outre, convenu que la France serait invitée par les trois puissances, si elle le désire, à occuper également une zone et à faire partie de la commission de contrôle comme quatrième membre de cette commission. (…)
Il n’est pas dans notre intention d’anéantir le peuple allemand, mais les Allemands ne pourront espérer une existence convenable et une place dans le Conseil des nations unies qu’après l’extirpation du national-socialisme et du militarisme.
III.- Réparations dues par l’Allemagne
Nous avons également examiné la question des dommages que l’Allemagne a causés dans cette guerre aux nations alliées et nous considérons comme équitable que ce pays soit contraint à réparer entièrement ces dommages dans la plus grande mesure du possible. (…)
IV.- Conférence des Nations Unies
Nous sommes résolus à créer avec nos alliés, aussitôt que possible, une organisation internationale générale pour la sauvegarde de la paix et de la sécurité.
Nous croyons qu’une telle organisation est essentielle pour empêcher de nouvelles agressions et éliminer les causes politiques, économiques et sociales de guerre, au moyen d’une collaboration étroite et permanente de tous les peuples pacifiques. (…)
Nous avons convenu de convoquer, le 25 avril 1945, à San Francisco, une conférence des Nations Unies, qui établira, sur la base des entretiens officieux de Dumnarton Oaks, la charte de l’organisation dont il s’agit. (…)
V.- Déclaration sur l’Europe libérée
Nous avons rédigé et signé une déclaration sur l’Europe libérée. (…)
Le rétablissement de l’ordre en Europe et la reconstruction de la vie économique nationale devront être réalisés par des méthodes qui permettront aux peuples libérés d’effacer les derniers vestiges du nazisme et du fascisme et de se donner des institutions démocratiques de leur choix. C’est un des principes de la charte de l’Atlantique que tous les peuples ont le droit de choisir la forme de gouvernement sous laquelle ils entendent vivre et que les droits souverains et l’autonomie, dont ils ont été dépossédés de force par les pays agresseurs, doivent leur être restitués.
(… les 3 gouvernements prêteront assistance afin )
1. D’assurer la paix intérieur du pays;
2. De prendre des mesures d’urgence pour soulager la détresse de la population;
3. D’installer des gouvernements provisoires dans lesquels seront largement représentés tous les éléments démocratiques de la population qui devront, par la voie d’élections libres, constituer aussi rapidement que possible des gouvernements répondant à la volonté populaire, et enfin de faciliter, si besoin en est, de telles élections. (…)
VI.- Pologne
(…)
Nous réaffirmons notre désir commun de voir s’édifier une Pologne forte, libre, indépendante et démocratique.(…)
Le gouvernement provisoire, qui fonctionne actuellement en Pologne, devrait être réorganisé sur une base démocratique plus large en y comprenant les chefs démocratiques de la Pologne elle-même et des Polonais de l’étranger. Ce nouveau gouvernement prendrait alors le nom de gouvernement provisoire polonais d’Unité nationale.(…)
Les chefs des trois gouvernements estiment que la frontière orientale de la Pologne à l’est devra suivre la ligne Curzon.(…) Ils reconnaissent que la Pologne devra obtenir des accroissements sensibles de territoires au Nord et à l’Ouest.(…)
(accord secret non communiqué à la presse, mais publié en 1947)
Entrée en guerre de l’URSS contre le Japon
Les chefs des Gouvernements des Trois Grandes Puissances ont décidé d’un commun accord que deux ou trois mois après la reddition allemande et la cessation des hostilités en Europe, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques entrera en guerre contre le Japon aux côtés des Alliés sous réserve des conditions suivantes : la partie sud de Sakhaline ainsi que toutes les îles adjacentes feront retour à l’Union Soviétique; le port commercial de Dairen sera internationalisé; les îles Kouriles seront cédées à l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. »
(signé) J.V. Staline, W.S. Churchill, F.D. Roosevelt
A. – Extraits du communique du 11 février 1945
(Disponible au public)
« Nous avons discuté et fixé les plans militaires des trois puissances alliées pour la défaite définitive de l’ennemi commun. Durant la Conférence, les états-majors militaires des trois puissances alliées se sont réunis tous les jours. Ces réunions ont été à tous les points de vue très satisfaisantes et ont abouti à une coordination encore plus étroite de l’effort de guerre des trois alliés. Il a été procédé à un échange complet et réciproque de renseignements. (…)
Nous nous sommes mis d’accord sur la politique commune et les plans communs à adopter pour assurer l’exécution des termes de la capitulation inconditionnelle que nous imposerons à l’Allemagne nazie. (…)
Nous avons également examiné la question des dommages que l’Allemagne a causés dans cette guerre aux nations alliées e nous considérons comme équitable que ce pays soit contraint à réparer entièrement ces dommages dans la plus grande mesure possible. Une commission sera créée pour la réparation des dommages causés. Elle sera chargée de rechercher dans quelle mesure et par quels moyens la réparation s’effectuera. Cette commission aura son siège à Moscou.
Nous sommes résolus à créer avec nos alliés, aussitôt que possible. une organisation internationale générale pour la sauvegarde de la paix et de la sécurité.
(…)
« Le président du Conseil des Commissaires du Peuple de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, le Premier ministre du Royaume-Uni et le Président des Etats-Unis d’Amérique se sont consultés concernant les intérêts communs des peuples de leurs propres pays et de ceux de l’Europe libérée. Ils déclarent qu’ils sont d’accord pour coordonner, pendant la période temporaire d’instabilité politique en Europe libérée, la ligne de conduite adoptée par leurs trois gouvernements pour aider les peuples libérés de la domination de l’Allemagne nazie et les peuples des anciens satellites de l’Axe en Europe, à résoudre par des moyens démocratiques leurs difficultés politiques et économiques urgentes.
Nous nous sommes rendus à la Conférence de Crimée avec la volonté de régler les questions sur lesquelles nos points de vue différaient en ce qui concerne la Pologne. Nous avons discuté largement tous les aspects du problème. Nous réaffirmons notre désir commun de voir s’édifier une Pologne forte, libre, indépendante et démocratique. En conclusion, nous sommes convenus des conditions dans lesquelles pourrait se constituer un nouveau Gouvernement polonais d’Unité nationale, susceptible d’être reconnu par les trois grandes puissances.
La présente Conférence, tenue en Crimée, a confirmé notre résolution commune de maintenir et de renforcer dans la paix à venir l’unité de buts et d’action qui a rendu possible et certaine la victoire des Nations unies dans cette guerre. Nous croyons que c’est là une obligation sacrée que nos gouvernements ont contractée vis-à-vis de nos peuples et du monde entier.
W. S. Churchill , F. D. Roosevelt , J. Staline. »
B. – Extraits du texte des accords de Yalta
(11 février 1945)
(non disponible au public)
« Protocole des travaux de la conférence (secret)
La Conférence de Crimée entre les chefs des gouvernements des Etats-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni et de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, qui s’est tenue du 4 au 11 février, est arrivée aux conclusions suivantes:
Il a été décidé:
Il a été convenu que l’article 12 (a) des conditions de reddition pour l’Allemagne serait modifié comme suit:
« Le Royaume-Uni, les Etats-Unis d’Amérique et l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques détiendront l’autorité suprême en ce qui concerne l’Allemagne. Dans l’exercice de cette autorité ils prendront telles mesures qu’ils estimeront requises pour la paix future et la sécurité, y compris le désarmement complet, la démilitarisation et le démembrement de l’Allemagne.»
Il a été convenu qu’une zone d’Allemagne, qu’occuperont les forces françaises, serait attribuée à la France. Cette zone sera prise dans les zones anglaise et américaine, et son étendue sera fixé par les Anglais et les Américains après consultation avec le Gouvernement provisoire français.
(…)
1° L’Allemagne devra rembourser en nature les pertes subies de son fait par les pays alliés au cours de la guerre. Les réparations devront être perçues, par priorité, par les nations qui ont porté le principal fardeau de la guerre, qui ont subi les pertes les plus lourdes et qui ont contribué la victoire sur l’ennemi.
(…)
C. – Accord concernant l’entrée en guerre de l’U.R.S.S. contre le Japon
(11 février 1945)
J. V. Staline, W. S. Churchill, F. D. Roosevelt