Covid-19 : Une année blanche ou prolongée : Les avis partagés des acteurs de l’éducation

Pour éviter la propagation du Covid-19, le gouvernement du Sénégal a procédé, à deux reprises, à la fermeture des écoles et universités.
▪️Si la situation est gérée en fonction des réalités, Mouhamadou Moustapha Diagne précise qu’une année blanche n’est pas une «hypothèse envisageable», non sans rappeler les initiatives de continuité pédagogique.
Il n’en demeure pas moins qu’une telle éventualité prend de plus en plus place dans le débat en raison du nombre de jours de cours perdus marqué par ce contexte, en plus des grèves des enseignants, le démarrage tardif des cours un mois après l’ouverture officielle des classes, l’affectation tardive des enseignants, les écoles inondées, la problématique des abris provisoires.
D’ailleurs les 1296 heures prévues pour cette année académique ont été fortement impactées.

▪️Cheikhou Toure expert en qualite de l’education : «Discuter des modalités pour poursuivre l’activité scolaire, sinon on va inéluctablement vers une année blanche»
Dans le monde rural, chaque enseignant peut faire un planning dans la journée en respectant les mesures édictées. Il s’agit de diviser les élèves par groupe en respectant la distance réglementaire, pour poursuivre les enseignements. Il nous faut s’adapter au contexte. Il y a mille manières de respecter les mesures tout en continuant à travailler. On ne sait pas quand le coronavirus va s’arrêter. De prolongement à prolongement de l’année si nous n’utilisons d’alternative, on va être une année blanche.
On ne peut pas attendre la fin de l’année pour demander aux élèves en classe d’examen de faire les évaluations nationales.

▪️Abdou Faty, secretaire general du SELS/A : «Nous ne sommes pas dans une perspective d’année blanche»
«Nous sommes inquiets à l’image de toute la communauté éducative .L’enseignement à distance, l’autre alternative, concerne quelques privilégiés et les enseignants ne sont pas assez outillés. Le ministère de l’Education nous a conviés en début de semaine prochaine à une rencontre pour voir quelle alternative à tous les élèves. Nous ne sommes pas dans une perspective d’année blanche. On peut toujours trouver des alternatives».

▪️Abdoulaye Fane, president de L’UNAPEES : «Il faudrait un sursaut patriotique des enseignants»
Nous suggérons de continuer les cours en ligne. Non sans maintenir pour les chefs d’établissement et les enseignants de proposer des exercices aux élèves, à charge des parents d’élèves de les récupérer. Si nous continuons dans cette lancée, on risque de faire du deux poids, deux mesures. Certains seront privilégiés contrairement à la majorité qui n’a pas accès aux outils d’accès à la plateforme. Pourquoi pas continuer les enseignements et apprentissages pendant les grandes vacances et organiser les examens au mois d’octobre comme ce fût le cas en 1968. Il faudrait un sursaut patriotique, républicain de la part des enseignants».

*Sud Quotidien*

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