Faty Dieng ou la Réincarnation de Mariama Bâ : Un récit inédit !

Au deuxième tour du BFEM, j’ai été agréablement surpris de constater que le texte proposé pour l’épreuve de texte suivi de questions était extrait de « Chambre 7 » de Faty Dieng, une journaliste que j’apprécie de par la personnalité qui se dégage de l’être qu’elle est.
Je ne pouvais alors attendre plus longtemps pour rassasier mon appétit né de l’extrait.
Ainsi, je plonge dans le roman et au fil des pages, je dégouline.
La beauté du récit conjugue en moi une joie et une tristesse mêlées : des éclats de rire par endroits et des larmes qui m’échappent par moments.
Comme dans un songe, j’ avais l’impression de relire Mariama Ba à travers son style qui exige la maîtrise de la technique de narration et son expression si limpide.
En un moment donné, je me suis dit qu’elle est sans aucun doute la réincarnation de Mariama Ba.
Le feet- back nous place dès lors dans un univers carcéral où sont condamnées à vivre deux femmes au destin croisé : Nogoye et Khady Myriam alors que nous ignorions tout d’elles sauf ce que Faty a voulu nous révéler.
L’envie de bouffer les pages pour mettre fin à mon suspens me prit et voilà que je découvre, abasourdi, les deux motifs valables qui ont conduit nos héroïnes en prison.
Nogoye a avorté clandestinement par le biais de Yaye Arame, « la sage-femme du quartier », d’un enfant naturel, né d’une relation hors mariage.Ce qui lui a valu d’être rejetée par sa grand-mère qui l’avait pourtant élevée.
Khady Myriam, co – détenue de Nogoye est née d’un inceste puisqu’elle est la fille d’une sœur et frère de même père et même mère. Elle est victime d’une haine et d’un rejet de toute une famille à sa naissance. À commencer par sa propre mère qui l’ avait portée pendant neuf mois, mise au monde avant de refuser de l’allaiter, de la détester, ne voulant même pas la voir et le tout en gardant secrète la paternité de l’enfant.
Khady Myriam fut alors élevée, elle aussi par sa grand-mère, la seule d’ailleurs qui voulait d’elle et obligée de lui donner ses propres prénom et nom de famille (homonyme) à la naissance car n’ayant jamais réussi à connaître le nom du père de cette dernière jusqu’à sa mort.
Khady Myriam, notre héroïne, après avoir découvert la vérité, finira par tuer son propre père qui n’était personne d’autre que son oncle Moussa, le frère de sa mère de même père et même mère.
Cinq balles dans la poitrine nous dit- elle.
Et dire que ce n’était que le début du calvaire de notre Khady Myriam qui sera encore la coépouse de sa sœur de même mère pendant quatre ans sans le savoir.
Je ne saurai tout vous dire. Je vous recommande tout bonnement de lire « Chambre 7 » de Faty Dieng car c’est un délice, un récit inédit pour une probable réincarnation de Mariama Ba.

Par ISSA SENE ( LA PLUME DE KINIABOUR)

A PROPOS DE FATY DIENG

Faty Dieng est journaliste et écrivaine.

Après des études coraniques, puis au sein de la Maison d’éducation Mariama Ba de Gorée, elle s’inscrit à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop à Dakar (UCAD).

Sa première année validée, elle réussit au concours d’entrée au Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI), dont elle sort diplômée en journalisme et communication, option télévision (2008-2011).

Faty Dieng est journaliste à TFM (Télévision Futurs Médias) depuis 2011.

En 2019, elle publie son premier roman intitulé « Chambre 7 », qui retrace la vie carcérale de la journaliste Khady Mariam.

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