Philosophie et sens commun

La philosophie s’oppose au sens commun. Le sens commun est un ensemble de croyances, de certitudes, d’évidences tenues pour vraies et qu’on ne remet pas en cause. Il s’agit de certitudes admises par tous, mais qui peuvent se révéler fausses comme les superstitions. Relevant de la naïveté et du dogmatisme, le sens commun pense tout simplement que la philosophie est pure spéculation, bavardage, théorie, verbiage. C’est la critique que Calliclès a adressée à Socrate en lui reprochant de toujours se consacrer à la réflexion philosophique alors que le plus important est la recherche des richesses matérielles et du pouvoir.
Cette priorité accordée aux biens mondains peut être résumée dans cette célèbre formule : « Vivre d’abord, philosopher ensuite ». Le sens commun reproche également à la philosophie d’être un discours essentiellement critique, subversif et qui remet tout en question. C’est ce qui explique le conflit qui existe entre la philosophie et la religion. La religion est fondée sur des vérités absolues que le croyant admet sans en douter, alors que c’est le doute qui constitue le fondement de la philosophie.

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