Portrait de Serigne Saam Mbaye : Biographie, œuvres et conférences

Biographie de BAAY SAM

Né à Louga vers 1922, de parents dignes et respectés, qui ont fondé une famille réputée de par son érudition et sa vertu religieuse, Serigne Sam fût baptisé Mame Mor Diarra, frère de Khadimou Rassoul Cheikh Ahmadou BAMBA.

Son père Ahmadoul MOUKHTAR, plus connu sous le nom d’Ahmadou SAKHIR, fût un savant émérite, un grand adorateur pétri de dons et de miracles. Sa mère, Sokhna Fatou THIAM, fervente musulmane, très vertueuse, avait coutume de donner de la nourriture à son entourage et aux nécessiteux.

Elle était une femme dévouée, corps et âme, à son époux et se distinguait également par son intelligence très rare.

L’Homme : son cursus C’est à la fleur de l’âge, que Serigne Sam fut initié au Saint Coran par le marabout MBAYE TOURE avant d’être envoyé à Coki, par son père, chez son propre disciple, Cheikh Ahmad Sakhir LO, pour parachever ce qui lui restait du Coran.

En un temps record, Serigne Sam mémorisa le Saint Coran, à la surprise de son maître qui lui enseigna le Droit Islamique, la grammaire et beaucoup d’autres disciplines. Serigne Sam voyagea ensuite, vers Saint-Louis, où il étudia auprès d’éminents savants parmi lesquels Serigne DIAKHATE à Guet Ndar qui enseignait de célèbres disciplines

Ses études

Serigne Sam avait une intelligence voir un don caractérisé par sa faculté de compréhension extraordinaire. Il était rare qu’il oublie ce qu’il avait appris. Il était l’exemple préféré de certains des savants dès qu’il s’agissait de rapidité de mémorisation et de bonne compréhension.
Bay Sam a fait ses études coraniques à Louga, auprès de Serigne MBAYE TOURE, puis à auprès de Ahmadou Sakhir LO (fondateur du daara Coky sous l’ordre de Mame Cheikh).

Après avoir récité la totalité du texte coranique, et écrit son premier Kamil, Bay Sam commence, auprès de ce même Ahmadou Sakhir LO, à étudier les sciences religieuses.

Il ira ensuite à Saint-Louis pour approfondir ses connaissances religieuses auprès d’illustres maîtres comme Serigne Tidjane NIANG et Serigne Ahmet FALL.

Il a également étudié auprès de Serigne Modou Fall Khalil avant d’aller en Mauritanie pour continuer ses études.

Revenu au Sénégal, il débute ensuite ses études françaises et parvient à obtenir le CEPE avant de partir à l’université de Zaytun en Tunisie.

Rentré au pays, il prépare le brevet d’études du premier cycle (BEPC) puis la première partie du baccalauréat au lycée Faidherbe de Saint Louis (actuel El hadji Oumar Tall).

Il sera recruté, par la suite, par le gouvernement du Sénégal en qualité de moniteur (pour enseigner le français), pendant cinq ans environ, avant d’être nommé surveillant au collège franco-arabe de Dakar. Passionné par la recherche du savoir, il a su toujours allié le travail et les études.

C’est ainsi qu’il s’est inscrit à la faculté des lettres et sciences modernes (en français et en arabe). C’est à l’université de Dakar qu’il poursuit ses études jusqu’à l’obtention de sa maîtrise en français cumulée à une parfaite maîtrise de l’anglais, de la philosophie ainsi que des lettres éthiques.

Aux termes de ses études chez le disciple de son père Ahmadou GAYE, il partit étudier à l’Université Constantine d’Algérie avant de terminer ses études littéraires et scientifiques en Tunisie.

Quand il eût comme sujet d’examen de sortie  » L’esprit de sacrifice « , il a pris l’exemple d’Ali Ibn Abou TALIB, lorsqu’il passa la nuit dans le lit du prophète Mohamed (PSL) tout en sachant que les jeunes KHOURAÏSH allaient le tuer. Lorsque furent proclamés les résultats, son nom était le premier sur la liste et les journaux en firent beaucoup de commentaires, c’était vers les années 50.

Il sera également recruté comme professeur au Lycée de Dakar, puis nommé Directeur du collège franco-arabe avant d’être nommé par la suite Proviseur du Lycée Malick SALL de Louga.

Par ailleurs, Serigne Sam MBAYE déployait des efforts surhumains et menait un lutte sans merci en faveur de la religion avec une éloquence qui faisait pénétrer sa parole dans les cœurs en y laissant des traces profondes.

Ses travaux dans le Mouridisme

Pour une vulgarisation plus effective et efficace de la pensée de Cheikh Ahmadou BAMBA, celle-ci doit associée dans sa méthologie tous les canaux de communication susceptibles d’atteindre les fidèles.

L’ayant compris plus tôt, Serigne Sam MBAYE, érudit, maitre spirituel et vénérable savant, sillonnant toutes les régions du Sénégal, développe et décortique les thèmes essentiels de la pensée de Cheikh Ahmadou BAMBA offrant ainsi aux talibés de vrais outils pour la compréhension et l’application de ses recommandations.

Dans ce sillage, plusieurs œuvres furent traduites en français par Serigne Sam afin de permettre aux disciples d’avoir une meilleure compréhension du mouridisme qui n’est rien d’autre que la religion de l’Islam.

Parmi ces œuvres, on retrouve :

  • • Massalikal jinaan (les itinéraires du Paradis) ;
  • • Huqqa-l-bukau (Faut-il pleurer les nobles morts) ;
  • • Tazawudu-n-siqari(Viatique des adolescents) ;
  • • Al Jawharu-n-nafis (le joyau précieux) etc.

Baay Saam etait un tres grand traducteur.Il a traduit de nombreuses oeuvres de Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE, le fondateur du mouridisme. Parmi ces oeuvres on peut citer:

« Massalikal Jinaan »:Les itineraires du Paradis (Perfectionnement spirituel)
« Huqqa-l-Bukau »: Faut-il pleurer les nobles morts? (Perfectionnement spirituel)
« Tazawwudu-ç-çighar »: Les viatiques des adolescents(Initiation)
« Al Jawwharu-n-nafis »: Le Joyau precieux (Jurisprudence)
« Tazawwudu-sh-shuban »: Le viatique des jeunes (Traites de theologie, de Jurisprudence et de perfectionnement spiritual.

Outre ces oeuvres, il traduisit de nombreuses odes ou « khasaids » en l’honneur du Prophete Mouhamed (PSL).:

Mukhadamatul Amdaah: Les premices des eloges
Midaadi
Mawaahibu naafih
Mimiya
Jasbul khuluub: l’attirance des coeurs

Et bien d’autres odes a la traduction commentee desquelles il a consacre l’essentiel de sa these de doctorat d’Etat.
Baay Saam etait egalement un conferencier hors pair, il a traite avec une competence et une eloquence rarement egalees d’importants themes d’une actualite brulante comme:

L’islam face au monde contemporain
L’entraide
Se preparer a mourir (faire ses comptes soi-meme avant de mourir)
Le message coranique
Le Prophete Mouhamed (PSL)
La saintete (wilaaya) en general
Cheikh Ahmadou Bamba: un home universel
Cheikh Ahmadou Bamba: Mujadid Muhaafiz
La sourate Wal asri

La dimension sociale Serigne Sam Mbaye

L’Homme : sa dimension sociale Serigne Sam était un homme sociable, d’une grande érudition, d’une grande humilité, simple de caractère et d’un abord facile.
Il plaisantait avec son entourage sans jamais rire aux éclats. Il maintenait ses relations avec celui qui les rompait, Il donnait à celui qui lui refusait, Il pardonnait à celui qui lui faisait tort, Il se souciait de ses amis et leur rendait visite, Il venait au secours de l’indigent et du faible, Il s’asseyait sur une natte ou à même le sol sans allonger les jambes, Il était magnanime et généreux, Il mettait son salaire dans sa poche et le distribuer aux indigents, Il était plein de compensation envers les créatures.

Un homme dit :  » Un jour je l’aperçus de loin entrain de séparer deux chèvres qui se donnaient des coups de cornes. Je l’ai contemplé longuement puis je me suis dis au fond de moi-même que Dieu crée ce qu’Il veut  » disait un des ses contemporains.

La prêche et la guidance sur la voie de Dieu, l’intérêt qu’il accordait aux soucis de ses voisins, faisaient qu’à la tombée de la nuit, quand chacun retourne chez soi, lui il se tournait vers son Seigneur, multipliant ses prières, ses prosternations et ses incantations.

Ceci est donc un bref aperçu de la vie de Serigne Sam MBAYE, modèle de combattant dans la voie de Dieu, d’esprit de sacrifice, etc. Le Grand Combattant de DIEU, Serigne Sam MBAYE nous quitta le 15 Mars 1998.

Il fut enterré à Louga dans le palais de feu El hadj Djily MBAYE. Ce fut une grande perte pour toute la communauté musulmane mais aussi pour tout l’univers entier.

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