Cheikh Anta Diop : Biographie et Bibliographie (Partie 2)

La partie 1 est disponible ici, cliquez ici

1952 : C’est dans le bulletin mensuel de l’AERDA, « La Voix de l’Afrique noire » de février 1952, dans un article intitulé « Vers une idéologie politique africaine« , que Cheikh Anta Diop pose pour la première fois en Afrique francophone, sous leurs multiples aspects, culturels, économiques, sociaux, etc., les principes de l’indépendance nationale et de la constitution d’une fédération d’États démocratiques africains, à l’échelle continentale.

1953 : Dans le bulletin mensuel de l’AERDA, « La Voix de l’Afrique noire » de mai-juin 1953, il publie l’article « La lutte en Afrique noire« . Il quitte le secrétariat général de l’AERDA.

1954 : Nations nègres et Culture — De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui paraît aux Éditions Présence Africaine. Ce livre est en fait le texte des thèses principale et secondaire destinées à être soutenues en Sorbonne en vue de l’obtention du doctorat d’État ès Lettres ; mais aucun jury ne put être formé. A propos de cette œuvre maîtresse de Cheikh Anta Diop, Aimé Césaire écrit : « … Nations nègres et Culture — [livre] le plus audacieux qu’un Nègre ait jusqu’ici écrit et qui comptera à n’en pas douter dans le réveil de l’Afrique » (Discours sur le Colonialisme, Paris, Présence Africaine, 1955).

1956 : Il se réinscrit en thèse d’État avec comme nouveau sujet principal « Les domaines du matriarcat et du patriarcat dans l’antiquité« .

A partir de 1956 il enseigne la physique et la chimie aux lycées Voltaire et Claude Bernard, à Paris en tant que maître-auxiliaire.

Parution dans la revue « Présence Africaine » de l’article Alerte sous les Tropiques, texte qui préfigure son futur livre-programme : Les fondements culturels, techniques et industriels d’un futur État fédéral d’Afrique noire (1960).

Cheikh Anta Diop donne une conférence sur le thème : « Les origines nègres de la civilisation égyptienne« , organisée par Présence Africaine, Salle des Sociétés Savantes, à Paris.

Il participe au premier Congrès des Écrivains et Artistes noirs qui se déroule à la Sorbonne, à Paris. Il y apporte la contribution intitulée : Apports et perspectives culturels de l’Afrique qui paraît dans un numéro spécial de la revue « Présence Africaine ».

Débat contradictoire avec l’égyptologue français Jean Sainte-Fare Garnot.

1957 : Inscription sur les registres de la faculté de son sujet de thèse complémentaire : « Étude comparée des systèmes politiques et sociaux de l’Europe et de l’Afrique, de l’Antiquité à la formation des États modernes« .

Il entreprend une spécialisation en physique nucléaire au Laboratoire de chimie nucléaire du Collège de France dirigé par Frédéric Joliot-Curie puis à l’Institut Pierre et Marie Curie, à Paris. Cheikh Anta Diop nourrissait une admiration toute particulière à l’égard du grand physicien français Frédéric Joliot-Curie avec lequel il est entré en contact pour la première fois en 1953.

1959 : à Rome, il participe au second Congrès des Écrivains et Artistes noirs. Il y fait une communication portant sur L’Unité culturelle africaine qui paraît dans un numéro spécial de la revue « Présence Africaine ».

« Y a-t-il une unité culturelle de l’Afrique noire ? », est une conférence qu’il donne en clôture des Journées Africaines de Rennes : séminaire organisé par l’Association des Étudiants Africains et l’A.G.E.R. (Association Générale des Étudiants de Rennes) sur le thème : « Les langues vernaculaires en Afrique noire et structures sociales de l’Afrique noire en liaison avec le problème des pays sous-développés« , Rennes (France), 1er et 2 juillet 1959.

1960 : Le 9 janvier 1960, il soutient, à la Sorbonne, sa thèse de doctorat d’État en lettres. Elle est publiée aux Éditions Présence Africaine sous les titres : L’Afrique noire précoloniale et L’Unité culturelle de l’Afrique noire. Le préhistorien André Leroi-Gourhan était son directeur de thèse, et son jury était présidé par le professeur André Aymard, alors doyen de la faculté des Lettres. La mention honorable lui a été attribuée. Un reportage sur la soutenance de cette thèse, qui a duré plusieurs heures, a été réalisé par le journaliste Doudou Cissé et diffusé sur les ondes de la Radiodiffusion d’Outre-Mer. On peut aussi se référer à l’article de Bara Diouf paru dans « La Vie Africaine », n° 6, Paris, mars-avril 1960. Sa thèse de doctorat porte la dédicace suivante : « A mon Professeur Gaston Bachelard dont l’enseignement rationaliste a nourri mon esprit ».

La même année, sort la première édition du livre Les fondements culturels, techniques et industriels d’un futur État fédéral d’Afrique noire.

Retour définitif au Sénégal en 1960 : « Je rentre sous peu en Afrique où une lourde tâche nous attend tous. Dans les limites de mes possibilités et de mes moyens, j’espère contribuer efficacement à l’impulsion de la recherche scientifique dans le domaine des sciences humaines et celui des sciences exactes. Quand à l’Afrique noire, elle doit se nourrir des fruits de mes recherches à l’échelle continentale. Il ne s’agit pas de se créer, de toutes pièces, une histoire plus belle que celle des autres, de manière à doper moralement le peuple pendant la période de lutte pour l’indépendance, mais de partir de cette idée évidente que chaque peuple a une histoire. » (Cheikh Anta Diop, interview in « La Vie Africaine », n°6, mars-avril 1960, p. 11).

Le 1er octobre 1960, il est nommé assistant à l’Université de Dakar pour travailler à l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN). Il ne lui est confié aucun enseignement en sciences humaines.

Il donne plusieurs conférences, relayées par la presse :

— « Comment recréer, à partir d’une langue l’unité linguistique à l’échelle du continent ? »,

— « Comment recréer, à partir d’une langue l’unité linguistique en Afrique noire ? », conférence organisée par le Centre Régional d’Information de Diourbel (Sénégal),

— « Origine et évolution du monde noir de la préhistoire à nos jours« , organisée sous l’égide de l’Union Culturelle des Enseignants de Dakar, à l’École Clémenceau.

1961 : Cheikh Anta Diop entreprend de créer un laboratoire de datation par le Carbone 14 (radiocarbone) au sein de l’IFAN de Dakar alors dirigé par le professeur Théodore Monod. De nombreux domaines peuvent bénéficier de l’existence d’un tel laboratoire : l’archéologie, la préhistoire, l’histoire, la géologie, la climatologie … Des relations de travail seront établies entre l’IFAN et le CEA français (Commissariat à l’Énergie Atomique)/CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique français) au travers, entre autres, de Jean Le Run, qui avait monté le premier ensemble de datation par le radiocarbone du CNRS à Gif-sur-Yvette, de Jacques Labeyrie, Directeur du CFR (Centre des Faibles Radioactivités) et Georgette Delibrias (Directrice du Laboratoire du Radiocarbone du CFR).

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