Méthodologie du résumé et son application par Mr Badji professeur de lettres modernes

Méthodologie du résumé et son application

Bonsoir chers candidats et candidates, cette étude est pour vous en prélude de l’examen du Bac.
Avant-propos
Dans un contexte pré-baccalauréat, les candidats ou candidates ont de plus en plus besoin des catalyseurs comme nous éducateurs pour leur permettre de faire un bon choix sur les épreuves. Nous savons tous que l’épreuve de français comporte trois rubriques qui se structurent comme suit : Résumé suivi de discussion, Commentaire de texte (suivi ou composé), et Dissertation. Ainsi, parmi ces trois exercices littéraires, les candidats (es) se voient dans l’obligation de choisir un exercice à traiter.
Cependant, si nous faisons une évaluation diagnostic du tableau des préférences sur ces trois épreuves, on verra tout de suite que les 95‰ de ces élèves opteraient toujours pour le dernier exercice, à savoir la dissertation littéraire. Ce constat est unanime. Une telle attitude est à revoir, car il arriverait fort probable que le sujet de dissertation présente parfois des noyaux de résistances qui pourraient, à la limite, bloquer la compréhension du sujet. Dans ce cas, le candidat ou la candidate demeure perplexe d’autant plus qu’il avait la tradition d’exercer souvent la dissertation. Je vous dis que c’est une chose à bannir ; car tous les exercices se valent. Peut être parfois, nous enseignant, nous n’insisterions pas trop sur les deux autres qui restent, tout en leur obligeant d’y exercer à chaque fois ; car, une fois de plus, c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Il nous faut donc les habituer à ces deux autres exercices d’autant plus qu’ils sont aussi importants que la dissertation.
D’un autre côté, il ne faut surtout pas porter l’accusation toujours vis-à-vis ces éducateurs, ces précepteurs, car ils font toujours et correctement leur travail sans nul doute. Pour preuve, nous saluons de passage le monde scolaire de l’IA de Ziguinchor qui aurait innové cette année en obligeant et insistant sur l’exercice de commentaire libre ou dirigé dès le premier semestre. C’est un acte non seulement salutaire, mais qui vient donner à ces élèves l’occasion de bien se doter des outils nécessaires pour le grand jour. Là, je leur dis chapeau.
Ainsi, m’inscrivant dans cette même logique de variation des épreuves, cette étude à pour objectif général de proposer une étude sur le résumé suivi de discussion en mettant l’accent surtout sur les principes du résumé et ses étapes. Chemin faisant, nous proposerons certainement des textes à l’appui.
Une précision, vous devez vous exercer de manière intense pour parvenir à taillé la pierre en lui donnant cet éclat d’émeraude. En d’autres termes, c’est l’effort persévérant qui conditionne la victoire finale. Ainsi, nous essayerons d’abord de revenir sur l’approche du résumé. C’est quoi, en fait, un résumé ?

A/Approche théorique du résumé

1- Définition
Le résumé de texte, tout comme la dissertation, et le commentaire de texte, est un exercice littéraire dont l’objectif est de reproduire fidèlement dans une version condensée l’essentiel des idées énoncées par l’auteur en respectant le cheminement de sa pensée. En réalité, résumer, c’est donc recomposer un texte où l’on exprime, avec un minimum de mots, les idées, les arguments, le mouvement de la pensée de l’auteur, en restant fidèle, dans la mesure du possible, à son esprit et son ton. En fait, un résumé est un texte réécrit dans un espace réduit. Un résumé est donc un outil important qui permet de cultiver chez l’apprenant, un esprit de synthèse et une capacité à argumenter en vue de convaincre du bien-fondé de son opinion. Il vise à réduire un texte tout en restant fidèle au texte proposé sans le commenter. Pour le réussir, il faut comprendre nécessairement ses principes et ses étapes.
2- Les principes
Dans cette partie, nous allons faire seulement l’inventaire de ces principes pour ne pas tirer en longueur (certainement, il y aura une étude entière après…).
Principe de la fidélité : il s’agit de résumer exclusivement non seulement le texte, mais la pensée de l’auteur. Évitez les paraphrases.
Principe de la concision : ne pas se laisser tenter par les détails. Retenez plutôt les idées essentielles. Il ne faut jamais dépasser le nombre de mots demandé.
Principe de la reformulation : il est tantôt considéré comme un principe tantôt comme une étape. Veillez sur la cohérence et la cohésion du texte. Il ne s’agit pas de paraphraser le texte, c’est-à-dire reprendre les mêmes mots que l’auteur. Il s’agit bien de résumer les idées de l’auteur et non les phrases. Donc, résumer c’est reformuler.
3- Les étapes du résumé
Pour réussir son résumé, il ne s’agit pas d’aller au hasard comme on le souhaite, mais il s’agit bien de suivre des étapes susceptibles de mieux comprendre le texte.
1ère étape calcul des proportions : tout en s’intéressant à la consigne, il faut comprendre que le résumé nécessite parfois un calcul si le nombre de mots demandé n’est pas indiqué. Dans ce cas, l’élève doit faire attention à la consigne et procéder au calcul.
2éme étape la lecture du texte:
Elle nécessite une lecture approfondie qui nous permettra de chercher :
Le type de texte : généralement, le type de texte utilisé, c’est le texte argumentatif.
Le thème du texte : il est important de souligner que le thème est différent de la thèse défendue ou réfutée par l’auteur. Le thème du texte est la réalité ou la notion traitée par l’auteur. Ce dont on parle. Pour dégager le thème du texte, on cherche le mot ou l’expression souvent répété.
Les idées essentielles : ce sont des idées qui justifient l’opinion de l’auteur. Ce sont elles qu’on doit retenir pour le résumé. Pour les faire sortir, on cherche les expressions ou les phrases significatives.
L’énonciation : l’énonciation du texte est la manière d’exprimer les idées pour que le lecteur sache : qui parle ? comment ? à qui ? où ? quand ? et à quelle époque ? Ainsi, pour repérer l’énonciation, on analyse surtout le système pronominal et le système verbal.
3éme étape encadrer les connecteurs logiques et éliminer les idées secondaires:
Comme nous savons déjà que c’est un texte argumentatif, il faut encadrer les connecteurs logiques pour mieux cerner le mouvement du texte, son ossature. Ce travail consiste aussi à distinguer des idées essentielles et des idées secondaires pour obtenir un texte brut.
4éme étape après avoir obtenu ce texte brut, qui n’est rien d’autre que la réduction simple du texte, il faut forcement reformulé ce texte réduit comme dans la dissertation.
5éme étape signature:
La signature, c’est-à-dire on précise le nombre de mots du texte déjà résumé.
NB : comment on fait le décompte du résumé quand la consigne nous l’oblige ? On appelle un mot en résumé, toute lettre ou suite de lettres séparée (s) de la suivante par un espace blanc ou un quelconque signe de ponctuation (exemple : c’est-à-dire = 4 mots). Cependant, les sigles comptent pour un mot (l’OMVS = 2 mot), de même que les nombres s’ils sont écrits en chiffres (2016 = 1 mot, mais « deux mille seize » = 3 mots).

B/La discussion

La discussion, comme la dissertation à orientation critique, repose sur l’argumentation et comprend trois parties : l’introduction, le développement et la conclusion. C’est pourquoi d’aucuns l’appellent « une mini-dissertation à orientation dialectique ». (Voir cours sur la dissertation).

NB : retenez bien que cette discussion est aussi importante que ce résumé, donc il faut accorder à ces deux éléments du crédit. Il faut qu’il y ait toujours, dans l’introduction, une problématique à vocation dialectique.
A présent applications ces différentes étapes dans un texte.

C. Application
Prenons le texte de la :
Composition harmonisée de français
2nd Semestre 2019 ; Classe : Terminale : S1 et S2 ; Durée : 4 heures

Sujet I : résumé suivi de discussion
Texte : plaidoyer en faveur de la science
La pure connaissance scientifique nous apporte la paix de l’âme en chassant les superstitions, en nous affranchissant des terreurs invisibles, en nous donnant une conscience de plus en plus exacte de notre situation dans l’univers. La Science est en outre, et c’est l’un de ses plus hauts titres, un élément fondamental d’unité entre les pensées des hommes dispersés sur le globe.
Il n’est pas, selon moi, d’autre activité humaine dans laquelle l’accord entre les hommes soit toujours aussi certainement acquis. L’observation scientifique se traduit par les mêmes réactions de pensée quelles que soient la longitude et la latitude. […]
Si le rôle moral et social de la Science pure […] est en général reconnu, c’est sur les applications que se porte la critique, et la Science est considérée comme morale ou immorale suivant que l’usage qui en est fait est bienfaisant ou destructeur. En réalité, il serait plus convenable de faire porter ce jugement non sur la Science, mais sur les hommes qui l’appliquent et l’utilisent. Ceux-ci ne sont pas en général des scientifiques.
Ce double aspect de la science peut s’illustrer de nombreuses manières. La machine, le procédé nouveau peuvent provoquer soit une crise douloureuse de chômage, soit l’affranchissement des travailleurs, astreints à un pénible labeur. Dans le domaine même de la guerre, l’étude systématique des alliages a permis de découvrir des aciers nouveaux qui, sous forme de blindages, protègent des combattants, et sous forme de canons plus puissants contribuent à les détruire. La bombe atomique elle-même, dont vous connaissez tous les terrifiants effets […] est l’aboutissement d’une longue série de recherches qui doivent également conduire à des applications pacifiques dans le domaine des sources d’énergie. […].
En fait, il est indéniable que les difficultés de notre époque sont dues aux mauvais usages de la Science. Les crises économiques et le chômage qui provoquent les guerres, les destructions massives par l’aviation et par la bombe atomique sont autant de signes très graves qui doivent nous alarmer et provoquer chez chacun de nous des réactions salutaires.
Suffirait-il donc, comme il a été suggéré, de fermer les laboratoires, de supprimer les moyens de travail aux savants à défaut de les prendre, et de se contenter d’exploiter les connaissances acquises jugées largement suffisantes ? La nature se chargerait, tôt ou tard, de nous faire mesurer cruellement l’erreur d’une telle attitude.

Il est certain que nous serions en proie à des difficultés plus tragiques encore si la science n’avait pas progressé.
Frédéric JOLIOT. (Conférence de l’UNESCO, 1947).

– Résumé : vous résumerez ce texte en 100 mots. Une marge de plus ou moins 10‰ est admise.
– Discussion : « Il est certain que nous serions en proie à des difficultés plus tragiques encore si la science n’avait pas progressé »
Discutez cette affirmation ci-dessus en démontrant d’abord l’importance des progrès scientifiques dans la vie, ensuite leur impact néfaste sur l’humanité. Enfin, vous proposerez des solutions par rapport à l’utilisation correcte de la science.

Correction

1ère étape : Calcul des proportions
La marge de tolérance : 100 mots X 10 ꞊ 10mots
100
L’intervalle est de : [100-10⇔100+10] c’est-à-dire [90 ⇔ 110]
2éme étape : La lecture du texte
 Type de texte : texte argumentatif (justifions : thèse, arguments, illustrations, connecteurs logiques, système d’énonciation : nous, moi, je vous, prédominance du présent de l’indicatif etc.)
 Thème du texte : La Science (ce mot et ses expansions font légions dans ce texte, et il est mis en valeur par S majuscule, une manière de le particulariser…) ;
 Thèse : La vitalité de la Science dans le monde.
3éme étape : Encadrons les connecteurs logiques, éliminons les idées secondaires afin d’obtenir un texte
brut.
Texte : plaidoyer en faveur de la science
La pure connaissance scientifique nous apporte la paix de l’âme en chassant les superstitions, en nous affranchissant des terreurs invisibles, en nous donnant une conscience de plus en plus exacte de notre situation dans l’univers. La Science est en outre, et c’est l’un de ses plus hauts titres, un élément fondamental d’unité entre les pensées des hommes dispersés sur le globe.
Il n’est pas, selon moi, d’autre activité humaine dans laquelle l’accord entre les hommes soit toujours aussi certainement acquis. L’observation scientifique se traduit par les mêmes réactions de pensée quelles que soient la longitude et la latitude. […]
Si le rôle moral et social de la Science pure […] est en général reconnu, c’est sur les applications que se porte la critique, et la Science est considérée comme morale ou immorale suivant que l’usage qui en est fait est bienfaisant ou destructeur. En réalité, il serait plus convenable de faire porter ce jugement non sur la Science, mais sur les hommes qui l’appliquent et l’utilisent. Ceux-ci ne sont pas en général des scientifiques.
Ce double aspect de la science peut s’illustrer de nombreuses manières. La machine, le procédé nouveau peuvent provoquer soit une crise douloureuse de chômage, soit l’affranchissement des travailleurs, astreints à un pénible labeur. Dans le domaine même de la guerre, l’étude systématique des alliages a permis de découvrir des aciers nouveaux qui, sous forme de blindages, protègent des combattants, et sous forme de canons plus puissants contribuent à les détruire. La bombe atomique elle-même, dont vous connaissez tous les terrifiants effets […] est l’aboutissement d’une longue série de recherches qui doivent également conduire à des applications pacifiques dans le domaine des sources d’énergie. […].
En fait, il est indéniable que les difficultés de notre époque sont dues aux mauvais usages de la Science. Les crises économiques et le chômage qui provoquent les guerres, les destructions massives par l’aviation et par la bombe atomique sont autant de signes très graves qui doivent nous alarmer et provoquer chez chacun de nous des réactions salutaires.
Suffirait-il donc, comme il a été suggéré, de fermer les laboratoires, de supprimer les moyens de travail aux savants à défaut de les prendre, et de se contenter d’exploiter les connaissances acquises jugées largement suffisantes ? La nature se chargerait, tôt ou tard, de nous faire mesurer cruellement l’erreur d’une telle attitude.
Il est certain que nous serions en proie à des difficultés plus tragiques encore si la science n’avait pas progressé.
Le texte brut:
La pure connaissance scientifique nous apporte la paix de l’âme //, en nous donnant une conscience de plus en plus exacte de notre situation dans l’univers. La Science est en outre, // et c’est l’un de ses plus hauts titres, un élément fondamental d’unité entre les pensées des hommes dispersés sur le globe.
Il n’est pas // d’autre activité humaine dans laquelle l’accord entre les hommes soit toujours aussi certainement acquis.//
Si le rôle moral et social de la Science pure […] est en général reconnu, c’est sur les applications que se porte la critique, et la Science est considérée comme morale ou immorale suivant que l’usage qui en est fait est bienfaisant ou destructeur. En réalité, il serait plus convenable de faire porter ce jugement non sur la Science, mais sur les hommes qui l’appliquent et l’utilisent. Ceux-ci ne sont pas en général des scientifiques.
Ce double aspect de la science peut s’illustrer de nombreuses manières.//
En fait, il est indéniable que les difficultés de notre époque sont dues aux mauvais usages de la Science. Les crises économiques et le chômage qui provoquent les guerres, les destructions massives par l’aviation et par la bombe atomique sont autant de signes très graves qui doivent nous alarmer et provoquer chez chacun de nous des réactions salutaires.
Suffirait-il donc, // de supprimer les moyens de travail aux savants à défaut de les prendre, et de se contenter d’exploiter les connaissances acquises jugées largement suffisantes ? La nature se chargerait, tôt ou tard, de nous faire mesurer cruellement l’erreur d’une telle attitude.
Il est certain que nous serions en proie à des difficultés plus tragiques encore si la science n’avait pas progressé.
4éme étape : Reformulons le texte brut
La vraie nature scientifique assure la stabilité de l’esprit humain tout en lui accordant une idée claire. En réalité, son importance continue de faire l’unanimité sur la planète. Son action vertueuse ne se trouve pas dans les autres domaines de la connaissance. A mesure qu’elle est appréciée partout, mais son emploi recèle des insuffisances qui portent préjudice aux hommes. Et cela sur un double perspectif. Soit elle est employée positivement soit elle est utilisée négativement. En réalité, les usages appréciatifs ou dépréciatifs de la science sont à l’origine de ses conséquences. Alors que serait le monde sans la science ? Certainement nos problèmes seront beaucoup plus conséquents.
5éme étape : ce texte est résumé en 110 mots
NB : « le partage est un appel humain ; le non partage fait naître en soi l’individualisme déraisonnable » M. Badji.
M. BADJI, Professeur de Lettres Modernes
Au Lycée DIOUDE DIABE
IA SAINT-LOUIS
Contacts : WhatsApp : 772570417
Email : badjilanding661@yahoo.fr
Savoir pour mieux servir

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