Révision des courants littéraires Q.C.M corrigé sur Le Surréalisme

CORRECTION DE L’EXERCICE DE
Q.C.M sur LE SURREALISME

1. L’AUTEUR À L’ORIGINE DU MOT « SURRÉALISME » EST :
☆ Guillaume Apollinaire.
Employé par Guillaume Apollinaire pour la première fois dans sa pièce théâtrale intitulée Les Mamelles de Tirésias (1917), ce néologisme était destiné à exprimer autrement la pensée humaine. D’ailleurs, il écrit dans la préface : « quand l’homme a voulu imiter la marche, il a créé la roue qui ne ressemble pas à une jambe ; il a ainsi fait du surréalisme sans le savoir ».
Qu’est-ce à dire ? Cela signifie que nous sommes tous surréalistes bien qu’à des degrés différents, qu’on le veuille ou non, puisque c’est notre imagination qui précède tous nos actes. Seulement, ce que veulent les surréalistes, c’est tenter de donner forme à l’abstrait comme il ne l’a jamais encore été puisque le concret l’a déjà été.

2. LE SURRÉALISME EST ISSU D’UNE RUPTURE AVEC UN MOUVEMENT : C’EST
☆ le dadaïsme.
En 1921, ce mouvement annonça dans la presse un procès fictif contre l’écrivain nationaliste antidreyfusard Maurice Barrès. Il l’inculpa entte guillemets pour « atteinte à la sûreté de l’esprit ». Ce procès fut l’idée de Breton et Aragon. Le premier joua le rôle du président du tribunal et le second s’occupa de la défense. Voyant les tribunaux comme l’institution garante des inégalités, les dadaïstes purs manifestent de l’animosité contre Barrès tandis qu’Aragon et Breton l’estiment beaucoup plus. Tristan Tzara quitta le tribunal et signa la séparation entre le surréalisme et le dadaïsme, mettant fin du coup au mouvement dada.
Néanmoins, force est de reconnaître que la nouvelle forme artistique issue du subconscient insufflée par ce mouvement impulsa le surréalisme qui lui doit donc ses signes précurseurs.

3. LE CHEF DE FILE ET AUTEUR DU Manifeste du Surréalisme EST :
☆ André Breton.
L’auteur y défend un point de vue non intellectuel, où la création viendrait tout droit de l’inconscient de l’artiste. Il veut que les rêves et le hasard prennent le dessus sur l’activité créatrice et qu’ils passent avant la réflexion intellectuelle. Il y définit le surréalisme et son attitude anticonformiste, rend un vibrant hommage à l’imagination, fait le procès du réalisme, fait appel à l’émerveillement, y représente sa foi en la résolution du conflit entre rêve et réalité.
Ce manifeste publié aux éditions Sagittaire en 1924, fut réédité en 1929 puis un Second Manifeste du Surréalisme parut en 1930. Dans celui-ci, s’accentue le vœu pieux de ne se réclamer d’aucune morale ; on y note aussi la critique adressée à l’encontre de certains surréalistes sans oublier un appel à l’implication sociale non sans une mise en garde contre l’endoctrinement.

4. QUELLE DÉFINITION ANDRÉ BRETON DONNE-T-IL DU SURRÉALISME ?
☆ « Automatisme psychique pur, dictée de la pensée en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ».
Qu’est-ce à dire ? Cette célèbre citation jette les bases du surréalisme dans la mesure où, d’une part, elle définit un système d’écriture artistique qui n’obéit plus aux canons esthétiques depuis Aristote, magnifiés par les écrivains classiques et longtemps suivis par les auteurs dans le temps. D’autre part, elle traduit ce que le surréalisme n’est pas : ni rationnel, ni esthétique pur, ni didactique.

5. L’ENGAGEMENT SURRÉALISTE A ÉTÉ SUSCITÉ PAR :
☆ La guerre mondiale.
Face au climat de dénégation du XXème siècle, ou encore à l’occupation de la France par le régime nazi, des surréalistes sont engagés mais selon des orientations différentes. Les uns étaient ulcérés contre ce conflit mondial, le deuxième de la sorte, bien après ces guerres de religion qui avaient décimé tant de milliers d’individus au XVIème siècle. Les autres, malgré tous les risques que cette attitude protestataire comporte, décident de s’attaquer au mal par la racine : l’Allemagne nazie en général, Adolphe Hitler en particulier ; ils s’insurgent donc contre l’Occupation et incitent le peuple français à la révolte pour libérer la patrie malgré les horreurs de cette longue guerre meurtrière qui nous déshumanise. Ils sont convaincus que seule cette guerre contre la guerre peut faire taire ces armes.

6. LE SURRÉALISME EST UN MOUVEMENT ARTISTIQUE QUI S’EXPRIME
☆ en littérature.
Bien évidemment, faire la part belle à la littérature se justifie car ces intellectuels mettaient par écrit, de façon artistique, leur pensée commune et personnelle, voire critique. Ils sont nombreux et, parmi les plus en vue, on peut citer Paul Eluard, André Breton, Philippe Soupault, Benjamin Péret, Louis Aragon…
☆ au cinéma.
Le surréalisme est un cinéma automatique où l’automatisme est un assemblage lyrique et scandaleux d’éléments disparates. La Coquille et le Clergyman de Germaine Dulac, L’âge d’or ainsi que Le Chien Andalou de Louis Bunuel et Salvador Dali sont les trois films authentiquement surréalistes. Antonin Artaud était d’ailleurs convaincu que le cinéma était fait pour traduire les rêves ou tout ce qui, dans la vie éveillée, s’y apparente. L’écran venait donc de servir de tremplin aux surréalistes pour traduire autrement la pensée humaine.
☆ en peinture.
Des peintres se sont également mis dans la même mouvance car étant fascinés par les rêves et les théories de Freud à propos du conscient et du subconscient. Salvador Dali, René Magritte, Yves Tanguy et bien d’autres encore, se sont adonnés à cœur joie à cette figuration de la pensée humaine.

7. LA SCIENCE À LAQUELLE LE SURRÉALISME EMPRUNTE UNE PARTIE DE SA DOCTRINE EST
☆ la psychanalyse.
Comment « réenchanter » le monde ? C’est sans doute pour répondre à cette question que les surréalistes ont exploré les ressources du psychisme. Dans un centre neuropsychiatrique où de grands traumatisés du conflit mondial étaient soignés, André Breton découvre leurs maux et, après avoir analysé les théories de Freud à qui il venait de rendre visite à Vienne en 1921, décide de les transposer en littérature, en investissant plus particulièrement le rêve.
Pour Freud et pour Breton, la tâche consiste à libérer l’inconscient de ses entraves individuelles et conventionnelles. Mais il y a lieu d’avouer que si l’un et l’autre utilisent l’automatisme psychique comme voie d’accès à l’inconscient, le but et méthode diffèrent. Par la voie d’une formulation picturale et poétique, Breton qui fait de la psychanalyse l’antichambre du surréalisme aspire à la suprématie de la vie pulsionnelle déterminée par le rêve, le hasard et le plaisir qu’elle offre.

8. CE JEU COLLECTIF QUI VISE À PRODUIRE UN TEXTE À L’AIDE DE FRAGMENTS PROPOSÉS SUCCESSIVEMENT PAR CHAQUE JOUEUR, CHACUN IGNORANT LES PROPOSITIONS DE SES PRÉDÉCESSEURS, EST APPELÉ PAR LES SURRÉALISTES :
☆ le cadavre exquis.
L’exemple qui a donné son nom au cadavre exquis tient dans la première phrase obtenue par cette technique : « la cadavre exquis boira le vin nouveau ». Cette phrase participe donc du goût du hasard et de l’étrange chers aux surréalistes et dont des peintres dans la même mouvance en ont tenté l’expérience aussi et l’ont baptisé le « dripping ».
Pour l’expliquer de façon plus pratique à mes élèves en classe, j’ai l’habitude de créer une phrase grammaticalement correcte ; puis je demande à quelques-uns, les uns à l’insu des autres appartenant à ce groupuscule, d’inventer, par remplacement, des mots dont la nature et la fonction obéissent à la même structure. Par exemple, à partir de la phrase suivante : « mon grand frère partira tôt ce matin au champ », je demande de créer chacun un mot grammaticalement remplaçable. On peut alors obtenir cette phrase apparemment loufoque « ma jolie morte tuera ce soir au paradis ». Cet énoncé, comme tout autre trouvé grâce à ce jeu, offre toujours de surprenantes, voire d’étonnantes interprétations de la part des apprenants.

9. LES SURRÉALISTES OFFRENT À L’ART LA FONCTION
☆ lyrique, esthétique et engagée.
Le surréalisme est LYRIQUE vu que l’auteur apparaît dans son texte par un « je » qui est sien et parle de ses sentiments. Seulement, ce lyrisme est assez atypique car il puise l’inspiration dans le subconscient et est exprimé par un inconscient qui fait fi des conventions esthétiques traditionnelles. Comme cette expression personnelle de la pensée humaine a tendance à explorer cet imaginaire magnétique jusque-là inexploré des littéraires pour ensuite en représenter l’univers dans son aspect le plus brut possible, ce lyrisme qui s’appesantit plus abondamment dans le rêve est donc onirique, différent de celui observable dans la poésie humaniste, romantique ou négro-africaine. « Le Pont Mirabeau » de Guillaume Apollinaire (Alcools, 1913) en avait d’ailleurs déjà annoncé le ton et la couleur.
Le surréalisme est ESTHETIQUE puisque, aussi loufoque puisse-t-elle paraître, cette forme d’écriture est un style sauf qu’elle se définit par son anticonformisme. Donc dans son Art poétique (1674) qui reprend quelque peu la poétique aristotélicienne longtemps en vigueur jusqu’au XXème siècle, ce que Nicolas Boileau écrit ne semble engager que lui :
« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Hâtez-vous lentement et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ;
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. »
Pour les surréalistes, ce que l’on conçoit bien, c’est l’exacte reproduction de la pensée humaine, sans retouche. C’est pourquoi ces propos de Breton semblent retentir comme une réponse et qu’illustre bien le style du cadavre exquis. Plus besoin de s’échiner, de se gratter la tête, pour rechercher le bon mètre, le bon mot qui rime, le bon rythme qui sied. C’est désormais l’écriture automatique en branle qui s’exécute librement et se moque royalement des canons esthétiques traditionnels, comme le prouvaient déjà les calligrammes de Guillaume Apollinaire.
Le surréalisme est également ENGAGÉ mais à des degrés différents et nous l’avons démontré dans le commentaire de la réponse à la question 5. À titre illustratif, dans L’Honneur des Poètes publié en 1948, Robert Desnos écrit un poème qui commence par « ce cœur qui haïssait la guerre » ; il y redéfinit le combat à mener qui n’est non plus seulement de se scandaliser contre la guerre mais qui consiste désormais à combattre Hitler lui-même : « révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! » Ainsi, dans un argumentaire qui porte sur l’engagement surréaliste, on ne peut pas dissocier la guerre mondiale de l’engagement surréaliste.

10. CELUI QUI A ÉCRIT « la terre est bleue comme une orange », C’EST :
☆ Paul Eluard.
Il s’agit d’une métaphore lisible dans un recueil de poèmes intitulé L’amour la Poésie (1929). Elle est doublée d’une comparaison qui, à première vue, semble absurde, voire insolite. Toutefois, connaissant Gala, la femme à qui Eluard fait une déclaration d’amour dans le poème où est énoncé cet extrait, on y verra plus clair. En effet, Gala a les yeux bleus et la chevelure orange. Ainsi, l’auteur se plaît à faire con-fondre la couleur et la rondeur commune à la figure poupine de Gala et la plénitude sphérique de la terre. L’impression et l’expression ici se côtoient, s’allient, pour offrir à la pensée des ailes sans limite.

Issa Laye Diaw
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