LES 10 LIVRES QUE VOUS DEVEZ LIRE DURANT VOS ÉTUDES DE DROIT
𝙾𝚛𝚒𝚎𝚗𝚝𝚊𝚝𝚒𝚘𝚗
« 𝙴𝚡𝚒𝚜𝚝𝚎-𝚒𝚕 𝚍𝚎𝚜 𝚕𝚒𝚟𝚛𝚎𝚜 𝚚𝚞𝚎 𝚗𝚘𝚞𝚜 𝚍𝚎𝚟𝚘𝚗𝚜 𝚘𝚋𝚕𝚒𝚐𝚊𝚝𝚘𝚒𝚛𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝 𝚕𝚒𝚛𝚎 𝚊𝚞 𝚌𝚘𝚞𝚛𝚜 𝚍𝚎 𝚗𝚘𝚜 𝚎́𝚝𝚞𝚍𝚎𝚜 𝚍𝚎 𝚍𝚛𝚘𝚒𝚝 ? »
C’est souvent la question que se posent la majorité des étudiant-e-s en droit (du moins ceux ou celles-là qui aiment la lecture). À travers cet article, je vous propose 10 livres qui à mon avis est très important pour votre formation à la fac de droit. Vous ne devez pas quitter l’Université sans les avoir tous lu.
𝟭.« 𝗦𝗼𝘆𝗲𝘇 𝗿𝗲́𝘀𝗼𝗹𝘂𝘀 𝗮̀ 𝗻𝗲 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝘀𝗲𝗿𝘃𝗶𝗿, 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝘃𝗼𝗶𝗹𝗮̀ 𝗹𝗶𝗯𝗿𝗲𝘀 »
Auteur : 𝙇𝙖 𝙗𝙤𝙚𝙩𝙞𝙚
Publié en 1576 par un jeune homme de 18 ans seulement, ami de Montaigne, ce texte est d’une stupéfiante actualité. Ode à la liberté et à la résistance à l’oppression, le célèbre discours de La Boétie appelle les hommes à se libérer de leur servitude, à laquelle ils consentent volontairement par l’habitude, et à vivre libres en renversant les tyrans. L’auteur nous rappelle que l’union fait la force, et que la liberté se conquiert.
𝟮. « 𝗣𝗵𝗲̀𝗱𝗿𝗲 » et « 𝗚𝗲𝗼𝗿𝗴𝗶𝗮𝘀 »
Auteur : 𝙋𝙡𝙖𝙩𝙤𝙣
« La rhétorique n’a aucun besoin de savoir ce que sont les choses dont elle parle ; simplement elle a découvert un procédé qui sert à convaincre, et le résultat est que, devant un public d’ignorants, elle a l’air d’en savoir plus que n’en savent les connaisseurs […] Dans les tribunaux, personne n’a le moindre souci de la vérité. »
Dans « 𝗣𝗵𝗲̀𝗱𝗿𝗲 » (deuxième partie) et « 𝗚𝗲𝗼𝗿𝗴𝗶𝗮𝘀 », Socrate, retranscrit par Platon, dénonce la rhétorique (l’art oratoire), comme une méthode ne permettant pas de faire émerger la vérité. Socrate critique le pouvoir de conviction des sophistes (qui pourraient être aujourd’hui les avocats) dans les Cours de justice, au détriment du vrai. Les deux dialogues de Platon sont indispensables pour se rappeler toujours que l’art oratoire est inutile, voire nuisible à l’émergence de la vérité, et qu’il faut en revenir à un examen dépassionné des faits.
𝟯. « 𝗗𝘂 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗮𝘁 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝗹 »
Auteur : 𝙅𝙚𝙖𝙣 𝙅𝙖𝙘𝙦𝙪𝙚𝙨 𝙍𝙤𝙪𝙨𝙨𝙚𝙖𝙪
« Quiconque refusera d’obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps : ce qui ne signifie pas autre chose sinon qu’on le forcera à être libre. »
Paru en 1762 et affirmant avec force le principe de la souveraineté populaire, « Du contrat social » de Jean Jacques Rousseau est un incontournable de la philosophie politique, qui a inspiré a inspiré nombre de constitutionnalistes. Soulevant l’éternelle question de la conciliation des intérêts particuliers et de l’intérêt général, et cherchant à définir le lien social, l’auteur nous invite à réfléchir sur ce qui « fait société ». Intemporel.
𝟰. « 𝗔𝗻𝘁𝗶𝗴𝗼𝗻𝗲/𝗔𝗻𝗼𝘂𝗶𝗹𝗵 »
Auteur : 𝙎𝙤𝙥𝙝𝙤𝙘𝙡𝙚
« Comprendre. Toujours comprendre. Moi, je ne veux pas comprendre. »
Tragédie grecque, « Antigone » est un chef-d’œuvre de la pensée. Se plonger dans sa version antique (Sophocle) ou contemporaine (Anouilh), c’est ressentir le questionnement éternel entre droit naturel et droit positif, la confrontation entre la liberté et l’obéissance.
Peut-on vivre libre ? Faut-il obéir ? Existe-t-il des règles de droit non écrites, éternelles, primant toutes les autres ? « Antigone » soulève plus de questions que de réponses, et c’est très bien ainsi ! À lire et relire
𝟱. « 𝗗𝗲𝘀 𝗱𝗲𝘀 𝗱𝗲́𝗹𝗶𝘁𝘀 𝗲𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗲𝗶𝗻𝗲𝘀 »
Auteur : 𝘾𝙚𝙨𝙖𝙧𝙚 𝘽𝙚𝙘𝙘𝙖𝙧𝙞𝙖
« En vertu de quel droit les hommes peuvent-ils se permettre de tuer leurs semblables ? »
Dans « Des délits et des peines », le marquis Beccaria pose en 1765 l’ensemble des principes structurants du droit pénal en réfléchissant sur la finalité de la peine, et sa nécessaire proportionnalité aux délits. Reconnu comme le premier des abolitionnistes, Beccaria démontre l’inutilité et la cruauté de la peine de mort.
𝙍𝙤𝙗𝙚𝙧𝙩 𝘽𝙖𝙣𝙙𝙞𝙩𝙚𝙧 lui rendra un hommage appuyé en préfaçant l’ouvrage. Lire Beccaria, c’est comprendre les fondements philosophiques du droit pénal. Cette lecture se prolongera avec « Le Dernier Jour d’un condamné » de Victor Hugo.
𝟲. « 𝗗𝗲 𝗹’𝗲𝘀𝗽𝗿𝗶𝘁 𝗱𝗲 𝗹𝗼𝗶 »
Auteur : 𝙈𝙤𝙣𝙩𝙚𝙨𝙦𝙪𝙞𝙚𝙪
De l’esprit des lois est un traité de la théorie politique publié par Montesquieu à Genève en 1748. Cette œuvre majeure, qui lui a pris quatorze ans de travail, a fait l’objet d’une mise à l’Index en 1751.
Dans cet ouvrage, Montesquieu suit une méthode révolutionnaire pour l’époque : il refuse de juger ce qui est par ce qui doit être, et choisit de traiter des faits politiques en dehors du cadre abstrait des théories volontaristes et jusnaturalistes. Il défend ainsi une théorie originale de la loi : au lieu d’en faire un commandement à suivre., il en fait un rapport à observer et à ajuster entre des variables.
Parmi ces variables, il distingue des causes culturelles (traditions, religion, etc.) et des causes naturelles (climat, géographie, etc.). Il livre à partir de là une étude sociologique des mœurs politiques (la sociologie n’existait pas à cette époque, le travail de Montesquieu fut considéré comme sociologique par Durkheim un siècle plus tard).
𝟳. « 𝗟𝗲 𝗽𝗿𝗼𝗰𝗲̀𝘀 »
Auteur : 𝙆𝙖𝙛𝙠𝙖
« La Justice doit être immobile, sinon sa balance vacille et il ne peut plus y avoir de jugement équitable. »
Dans « Le procès », Kafka conduit le lecteur dans les méandres de la Justice, qu’il décrit par l’absurde. Satire de l’univers judiciaire, de sa lenteur et de sa bureaucratie, l’ouvrage dépeint les travers du juridisme avec beaucoup d’humour. Angoissant parfois, drôle souvent, perspicace toujours, « Le procès » plaira à qui sait le lire. Kafkaïen !
𝟴. « 𝗖𝗼𝗻𝘀𝘁𝗶𝘁𝘂𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱’𝗔𝘁𝗵𝗲̀𝗻𝗲𝘀 »
Auteur : 𝘼𝙧𝙞𝙨𝙩𝙤𝙩𝙚
« Ceci est la coutume des Athéniens établie par les ancêtres : si quelqu’un se révolte pour devenir tyran ou aide à établir la tyrannie, il sera privé de tout droit, lui et sa famille. »
Dans sa « Constitution d’Athènes » rédigée aux alentours de 329 av. J.-C., Aristote décrit la vie de la cité athénienne et de ses institutions dans l’Antiquité. Un ouvrage remarquable de pédagogie sur la démocratie, par ceux qui l’ont inventée. Comment comprendre où nous allons, sans savoir d’où nous venons ?
𝟵. « 𝗟𝗲𝘀 𝗽𝗹𝗮𝗶𝗱𝗲𝘂𝗿𝘀 »
Auteur : 𝗥𝗮𝗰𝗶𝗻𝗲
« Si vous parlez toujours, il faut que je me taise. »
« Les plaideurs » est une comédie théâtrale sur l’univers de la justice. Pièce en 3 actes, la farce de Racine détendra les étudiants studieux qui auront eu le courage de lire les 9 ouvrages précédents, bien trop sérieux !
𝟭𝟬. 𝗟𝗲 𝗣𝗿𝗶𝗻𝗰𝗲
Auteur : 𝙉𝙞𝙘𝙤𝙡𝙖𝙨 𝙈𝙖𝙘𝙝𝙞𝙖𝙫𝙚𝙡
Le Prince de Machiavel est sujet à d’innombrables commentaires, revues ou critiques. Nous ne prétendons pas révolutionner cet exercice de commentaire. Mais revenir à l’essentiel de la pensée de Machiavel en tentant une synthèse, une analyse rapide de ce texte essentiel de la philosophie politique qui inspirera tous les grands hommes d’Etat, de Mitterrand à De Gaulle en passant par Churchill et Napoléon.
Le Prince s’inscrit dans un contexte historique compliqué, celui du morcellement politique de l’Italie à la Renaissance. Les innombrables royaumes sont l’objet de menaces d’attaques extérieures (de la France notamment). Machiavel est un patriote qui craint de voir son pays démantelée par les puissances rivales. De plus, Machiavel dédicace son Prince au Prince Médicis (Roi de Florence). Ainsi, le but est de conseiller les princes pour l’unification de l’Italie. Sa méthode appartient donc au réalisme politique.

𝗕𝗼𝗻𝗻𝗲 𝗹𝗲𝗰𝘁𝘂𝗿𝗲 !!!
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