
Philo au BAC : Suis-je ce que j'ai conscience d'être ?
1) sens des termes "Je" : notion de sujet (pensant); désigne l'homme en tant que connaissant. "Etre"; "suis" : exister (être en général : réalité) "conscience...
1) sens des termes
"Je" : notion de sujet (pensant); désigne l'homme en tant que connaissant. "Etre"; "suis" : exister (être en général : réalité) "conscience" : esprit qui connaît par opposition aux choses à connaître; on peut définir les différents niveaux de la conscience : conscience immédiate; réfléchie (se saisir comme sujet pensant, comme conscience; cf; introspection, faculté de rentrer à l'intérieur de soi pour se connaître). Sorte de savoir immédiat. Mais ici, il s'agit de la conscience réfléchie.2) Sens de la question (mise en rapport des termes)
Le sujet nous invite à réfléchir sur le problème du rapport entre la conscience et l'être (qui se manifeste dans l'expérience du "je suis") et sur les figures possibles de ce rapport :- suis-je tout ce que j'ai conscience d'être, ie, y a-t-il identité entre conscience et être? (Descartes)
- Suis-je moins ou plus que ce que j'ai conscience d'être?
- Ou même tout à fait autre ? (Freud)
3)Présupposé
. La conscience pourrait être un obstacle à la connaissance moi-même, et serait même, en ce qui me concerne, une source d'illusions. Bref, la conscience me trompe. Nous sommes peut-être tout à fait autre que ce que nous avons conscience d'être -du moins, cela est ici présenté comme douteux4) Enjeu
a) si oui alors la conscience est un savoir, elle est toute-puissante b) si non, alors, il existe autre chose qu'elle, il y a sans doute un inconscient5)Problématique
: la conscience (réfléchie), qui depuis Descartes est censée avoir un privilège (cf. le cogito) concernant l'accès à nous-mêmes, ne serait-elle que la superficie de l'esprit ? N'est-elle pas, plutôt que la connaissance de nous-mêmes, illusion sur nous-mêmes? Ne nous cache-t-elle pas tout de nous?Plan
I- La transparence à soi de la conscience ou le cogito cartésien :
Je suis tout ce que j'ai conscience d'être; comment en serait-il autrement, étant donné que la conscience, quand elle porte sur les contenus propres de l'esprit, de mon "moi", ne peut par définition me tromper?- Je pense donc je suis : pas de différence entre être et penser être tel ou tel (ie, ce qui apparaît et ce qui est réellement). Avoir conscience de soi c'est se connaître avec certitude.
- Développt : le monde extérieur est douteux mais moi, je suis certain de me connaître tel que je suis grâce à ma conscience; cf. malin génie.
II- Soit Hume, soit Kant : ainsi, peut-être ne suis-je pas exactement tel que je m'apparais à moi-même à travers ma conscience?
Qui nous dit que la conscience bénéficie d'une telle immunité? Il faudrait alors que la conscience soit pure intériorité, ie, que je puisse discerner totalement "avoir conscience de soi" et "du monde". Or, ce n'est pas le cas. On aboutit ici à une nouvelle déf de la conscience: elle est toujours conscience de quelque chose. D'où : le postulat nécessaire au privilège de la conscience étant détruit, on ne peut être sûr d'être tel que ce que l'on a conscience d'être.III-Ne suis-je pas même tout à fait autre que ce que j'ai conscience d'être?
- L'inconscient freudien
- Les sciences humaines (primat du social sur l'individuel)