Regards croisés sur l’Enseignement Supérieur au Sénégal !

L’école sénégalaise à la vieille de la Seconde Guerre Mondiale avait formé une élite rayonnante d’intellectuels. Ce système qui était pourtant l’un des meilleurs de ce continent a connu quelques années plus tard une phase obscure qui ne cesse de s’alarmer.
Si nous revenons à trois décennies en arrière, nous remarquerons que la politique sénégalaise sur le plan éducatif était d’inscrire massivement les enfants (filles comme garçons) dans les écoles préscolaires et élémentaires. Il semble que cet objectif est indiscutablement atteint avec succès même si quelques défaillances ne font pas défauts.
Aujourd’hui, le problème majeur se situe surtout au niveau de l’enseignement Supérieur. La politique d’instruction des enfants n’a malheureusement pas tenu en compte que ces derniers vont décrocher leur Baccalauréat et doivent être orientés dans les universités.
L’augmentation des Nouveaux Bacheliers restent un fardeau très lourd qui étouffe le système éducatif sénégalais.

● Sur le plan pédagogique

Nous avons noté une carence drastique d’universités qui peuvent contenir convenablement les Étudiants tout en maintenant l’excellence.
C’est pourquoi nous avons noté une concentration colossale d’étudiants dans toutes les universités du Sénégal.
Ce qui engendre surtout la multiplication des abandons causée souvent par une mauvaise correction des copies, le manque de concentration, des problèmes de compréhension du programme et du système LMD etc

Sur le plan social

Des problèmes de logement sont aussi source d’abandon de la plus part des étudiants ressortissants de l’intérieur du pays. Le manque de moyens nécessaires pour assurer le transport de tous les jours et les dépenses supplémentaires : photocopie de fascicule, restauration entre autres.
Les universités comme L’université Cheikh Anta Diop qui compte plus 100.000 étudiants avec une entrée annuelle d’au moins de 20.000 étudiants sans aucune prévention de construire d’autres restaurants. Ces heures que ces pauvres perdent dans les rangs (queue) pour se restaurer devraient les permettre de faire beaucoup de choses.
○ L’arrivée du Professeur Mary Teuw Niane au Ministère de l’enseignement Supérieur et de l’innovation
Face à ces fléaux, Pr. Mary Teuw Niane avait établi des plans de régression. Il s’agit d’orienter une partie des Étudiants dans les écoles privées et à l’université virtuelle du Sénégal (UVS) mais surtout la création d’autres universités dans le reste du pays dont celle du Sine Saloum est déjà opérationnelle.
Il s’agissait avant tout, d’encourager les élèves et les étudiants dans l’initiation aux sciences et technologies modernes. C’est pourquoi Les Universités de Bambey et de Sine Saloum étaient presque réservées aux enseignements des différentes filières : agronomie et agroalimentaire, énergies et exploitations des énergies renouvelables, technologies d’informations etc…
L’université virtuelle devrait être pour nous, une ouverture vers le monde numérique qui, de plus en plus, domine le monde physique dans tous les sens. Les monnaies virtuelles (cryptomonnaie), les TIC (Technologie de l’Information et de la Communication), le télétravail, réunion via zoom etc nous laissent imaginer une vie artificielle.

Rupture avec Cheikh Omar Hanne

Jusqu’au remaniement ministériel, le Sénégal avait un espoir de régler les problèmes universitaires. Mary Teuw avait pourtant une politique prometteuse en essayant de diminuer les étudiants de L’UCAD jusqu’à un nombre restreint. Il a amélioré certaines anomalies du système avec des projets comme les ISEP et les ENO. L’arrivée de Cheikh Omar Hanne semble replacée le pays dans la nuit des temps. Ce dernier marque la fin du contrat de l’État et les écoles privées. Conséquence, les universités sont actuellement bourrées d’étudiants et elles perdent de plus en plus la qualité d’enseignement, donc leur place au rang international.
♧ Quelques problèmes majeurs :
¤ Universités publiques : UCAD, UGB, UADB, USSEIN et UASZ
– Concentration colossale d’étudiants dans toutes les facultés; (manque d’amphithéâtre et salles de cours)
– les problèmes liés aux mouvements syndicaux;
– les problèmes de bourse qui constituent un handicap majeur;
– problèmes d’encadrement et de sélection en Master (qui ne représente pas plus de 12% des étudiants (UCAD par exemple).
– Manque drastique de salles surtout à la Faculté des Lettres et sciences humaines ;
– une carence totale d’ouvrages pour certaines spécialités (Égyptologie en particulier);
– irrégularité aux logements sociaux
– insuffisance de restaurants
– insuffisance matérielle dans les laboratoires (USSEIN et UADB par exemple);
– manque d’équipement informatique
– des grèves incessantes de la part des Étudiants et même les professeurs ;
– le retard des retraits de diplôme Baccalauréat des bacheliers avant 2019;
– le cherté de l’attestation spéciale à chaque fois que les Étudiants doivent faire un concours;
– les quotas au niveau des recrutements et appel à candidatures.
¤ L’université Virtuelle, les écoles privées et les ISEP
– non-suivi des étudiants orientés dans les écoles privées (les étudiants orientés par l’État);
– le favoritisme dans les autres instituts (Les étudiants payants);
– La non remise de diplômes aux Étudiants qui ont déjà soutenus à cause des dettes de l’Etat;
– le non-respect du calendrier universitaire ;
– la faiblesse de la couverture du réseau dans d’autres milieux généralement excentrés du pays;
– manque d’électricité dans de nombreuses localités ;
– manque d’engagement de la part de certains tuteurs
– une concentration importante d’étudiants dans l’UVS depuis la rupture de l’État et les écoles privées
♡ Tentative de résilience
Faire un appel solennel à tous les anciens acteurs de l’éducation et la formation professionnelle : ministres, directeurs d’école, inspecteurs, recteurs, professeurs, enseignants, pour une résilience face à cette situation alarmante. Le Sénégal doit être au même rang que les pays où la compétitivité fait la loi.
Il doit apprendre à suivre la continuité pour garantir peut-être un lendemain meilleur.
Tant que la médiocrité règne dans les grandes instances, il serait très difficile pour ne pas tout simplement dire, impossible de sortir de cette crise éducative qui continue de secouer les universités sénégalaises.
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