Où va l’enseignement supérieur sénégalais ? – Par Le Petit Sénégalais

«Où va l’enseignement supérieur sénégalais ? ».

Nombreux sont les citoyens que cette interpellation taraude quotidiennement. Simples citoyens, acteurs de l’enseignement supérieur, activistes de la société civile, voire responsables moraux sont normalement dans ce même questionnement.

Aujourd’hui, on perçoit chez l’étudiant sénégalais un sentiment réel de désespoir, d’incertitude, de doute, de déception, lesquels sont, on le sait, les premiers facteurs d’abandon et de désintérêt. Certes, nul n’ignore les réalisations des ministères, mais il semble que les priorités ont été oubliées.

Dans les réformes de l’enseignement supérieur que le gouvernement a initiées depuis presque une décennie, il y a une place super importante écrite pour la recherche et l’innovation. On veut que nos étudiants découvrent, créent et innovent au moment où il n’y a que du sel et du sodium dans nos laboratoires ?

Certains de nos programmes universitaires ne font que fabriquer des chômeurs. Les étudiants sortent de l’université sans la moindre préparation professionnelle. Ce sont ces mêmes étudiants avec des masters en poche, qui cherchent désespérément des stages. Parce que même pour avoir une première embauche, les entreprises leur demandent des expériences de 5 à 10 ans.

Saviez vous que nos étudiants en Licence 3 ou en Master quittent le campus pour faire des concours de niveau Baccalauréat et BFEM ? Et pour ces concours, des sommes non remboursables leur sont souvent demandées, sans tenir compte de celles à verser à l’Office du Baccalauréat pour avoir une simple « attestation spéciale ». Vous n’êtes pas au courant ? Cette galère que nous fait subir l’Office du Baccalauréat pour le retrait de nos diplômes, des diplômes qui nous sont de droit, mais pour les obtenir, il nous faut des années, voire des décennies.

On nous accuse d’un manque de niveau qui est le résultat des très graves lacunes et problèmes qui entachent l’éducation et la formation, telle qu’elle est prodiguée depuis plusieurs décennies dans notre pays. Trop de nos étudiants ignorent les réformes et textes. Parce que personne ne leur a appris à les reconnaître. Toutes les personnes que j’ai vues expliquer le système LMD se sont bloquées à un certain moment. Il y a une grande différence entre les textes et ce qui est appliqué.

En attendant une réponse à la question « où va l’enseignement supérieur sénégalais ? », j’y ajoute une seconde: « Où est l’Etat dans tout ceci ? » Comment comprendre ces nombreuses maisons (oupss, écoles) qui s’ouvrent par ci et par là, sans que leur diplômes ne soient reconnus et/ou accrédités par l’Etat, le CAMES ou l’ANAQSUP ? Chez ces écoles dites professionnelles, la formation n’est vraiment pas professionnelle. Souvent, tout va bien tant que l’apprenant est en règle avec la comptabilité.

A l’Université, le programme et caduque. Et tout le monde le sait. Les étudiants s’en foutent royalement. Pour la plupart d’entre eux, tant qu’il y a la bourse, tout va bien. Pourtant au fond d’eux, ils savent, parce qu’ils ont déjà vu la réalité avec leur  grands frères. Le gouvernement, les enseignants et toute l’administration universitaire sont au courant de la caducité des programmes et des méthodes.

C’est comme si dans ce secteur, personne ne rend des comptes à personne. Sinon, comment pouvons-nous nous taire devant ces nombreux problèmes qui affaiblissent notre enseignement supérieur ? Ce dernier a besoin d’actes qui concordent ses discours. Il a besoin de se ressaisir, de retrouver la voie et la voix de l’autorité, de comprendre que tout comportement, selon les cas, mérite punition ou récompense, peu importe la personne mise en cause. A quoi servent les textes, s’ils ne sont pas compris, et encore moins appliqués par et pour nos étudiants ?

+221 76 146 57 78

lepetitsenegalais.com

#lps

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